Le tour de France continue...
Après le ralliement de 25 miles, qui s'était soldé par notre plus grand succès, et l'arrivée de notre skipper-navigateur Emmanuel Constant, nous sommes partis, jeudi dernier, en conquérants.
Le ralliement Calais – Dieppe ou le récit d'une petite nav' de 24h...
Nous quittons le port de Calais à 14h pour un ralliement de 126 miles.
Comme nous avons 15 minutes avant le départ, nous faisons quelques tests. On envoie le spi et la driss monte en tête sans sa voile. Arnaud, notre héros, monte au mât dans le rush et nous partons avec quelques secondes de retard, mais nous sommes toujours dans le match.
Soulagés et motivés, la phase de sprint commence. La courant est contre nous, la moitié de la flotte choisi d'aller jouer avec les hauts fonds, où le courant est moindre, près des falaises. Et là commence une phase technique. On vire dès que le sondeur affiche moins de 1m30 sous la quille. Après un virement de bord, alors que notre cap nous éloigne de la côte, le bateau tape et s'arrête net sur un rocher. On s'accroche aux haubans pour faire gîter le bateau, le courant nous fait reculer et nous repartons. Bilan, une légère fissure sur le bulbe et 5 places perdues. Heureusement le chemin à parcourir est encore long. Tout reste à faire. Le vent mollit, la marée est toujours contre nous et comme les autres, nous commençons à reculer. Pour ne pas perdre les quelques miles gagnés péniblement, toute la flotte jette l'ancre et commence un jeu d'observation pour connaître le moment opportun pour repartir ! Nous sommes plutôt bons à ce jeu et nous regagnons les places perdues.
Enfin commence cette longue étape d'endurance avec une vitesse moyenne d'un nœud...
La nuit commence à tomber et nous choisissons une option différente des autres. Nous cherchons des hauts fonds pour pouvoir mouiller à la bascule de courant. Cette option nous semble payer car le vent se lève pendant la nuit et nous voguons à six nœuds ! Tout l'équipage monte au rappel et tente de dormir, accroché aux filières !
Au petit matin, nous faisons un bilan de la situation. Aucun bateau aux alentours.... Premier ou dernier ??? Peu importe on se relance dans la bataille. Peu à peu, les annonces VHF nous apprennent que nous sommes plutôt vers la fin...
A 11h15, le premier bateau de la flotte – Courrier Dunkerque – passe la bouée de Féquant. Nous avons 20 miles de retard, le courant bascule et nous avançons à un nœud sur le fond... L'ESSEC annonce son abandon. Puis, c'est le tcaour de Brest Grandes Ecoles... La question commence à se poser sérieusement pour nous. 0 nœuds au gps, nous lançons l'ancre.... et la perdons ! La bataille est finie pour nous. Le courant nous fait reculer et nous n'avons aucun moyen de lutter contre lui.
Après avoir lu les instructions de course, nous apprenons que nous devons parcourir 20 miles en une heure pour être dans les temps. C'est impossible ! (avec ou sans ancre!)
« Comité, Comité de Arts Métiers – Centrale Paris – Défi Sep, nous abandonnons ! »
Il nous reste 8 miles pour rentrer à Dieppe pour enfin nous reposer après cette longue course éprouvante. Arrivés au port, nous apprenons que 13 équipages sont dans le même cas que nous ! Cet abandon n'est donc pas un échec pour le classement! Difficile mentalement, cette course fût une belle expérience!
Nous attendons le prochain départ avec impatience !